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Enfant végé
12 juillet 2013

Lait de vache, souffrance cachée (suggestions de lecture)

Aujourd'hui je souhaite partager avec vous des lectures sur une vérité encore trop peu connue, à savoir la souffrance causée par la consommation humaine de lait de vache. Je pense que le fait d'être devenue maman pour la deuxième fois et de m'accrocher pour allaiter malgré les difficultés depuis 5 mois m'a rendue encore plus sensible au sort des vaches laitières. Le lait, dont on oublie presque qu'il vient d'un animal, est largement considéré comme un "produit" innocent, par sa blancheur et par sa connotation d'enfance et de douceur. Or, comme chacun ne sait pas forcément, pour qu'elle produise du lait, une vache doit être inséminée et se faire enlever son petit juste après la naissance afin que son lait soit récupéré pour les humains, cette séparation étant évidemment l'événement le plus douloureux de sa vie. Les bébés femelles connaîtront le même sort que leur mère et les bébés mâles seront abattus aussitôt ou après quelques mois passés en cases individuelles. La mère est de nouveau inséminée et cela recommence jusqu'à ce que, trop épuisée par une production de lait excessive, elle soit envoyée à l'abattoir pour être vendue comme viande de boeuf (en France, 70% de la viande de boeuf provient des vaches laitières de réforme). On est loin du cliché répandu du gentil humain "soulageant" la vache d'un trop plein de lait qui serait son état normal. Loin aussi, avec les exploitations industrielles, de l'image bucolique du fermier d'antan menant ses 3 vaches au pâturage.

Personnellement, je trouve que l'industrie du lait est l'une des pires sortes d'exploitation animale qui existe, même s'il est difficile d'établir un classement dans l'horreur. Arracher un bébé à sa maman pour lui voler son lait afin de satisfaire notre simple plaisir gustatif est d'une cruauté sans nom.

Surtout que:

- l'être humain n'a aucunement besoin de ce lait. En effet, il est le seul animal à boire le lait d'une autre espèce et ce, tout au long de sa vie. L'absurdité de cette croyance selon laquelle on ne peut pas vivre sans consommer le lait d'une vache me sidère et je me demande comment j'ai pu y croire docilement aussi longtemps, et comment presque tout le monde continue à en être convaincu, les médecins en premier. Des éléments de réponse dans les livres dont je vous parle ci-dessous.

- et en plus, il existe aujourd'hui d'excellents "laits" et yaourts végétaux enrichis en calcium (essayez différentes marques), et même de délicieux fromages vegans. Quant à l'addiction pour le vrai fromage, je vous assure qu'elle finit par passer.

 

Je vous présente donc un blog, un site, une lettre et deux livres sur le sujet du lait de vache, afin que vous puissiez vous faire votre propre opinion sur les conséquences du lait du point de vue de la souffrance animale (et de la santé humaine avec le dernier livre). Bien évidemment, on ne parle ici que de lait de vache mais il en va de même pour le lait de chèvre etc.

 

- Le blog

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Le blog "De chair et de lait", "un site sur la viande, les laits et l'alimentation végétale et vivante".

L'auteure y partage des réflexions sur divers sujets (consommation, allaitement, écologie) et principalement sur le lait de vache. A lire par exemple: la vie d'une Prim'Hosltein, race principale de laitière, squelettique tant sa production de lait l'épuise. Comme l'écrit l'auteure: "Avons-nous besoin de manger des steaks et boire du lait porteurs de tant de souffrance ? Devons-nous succomber aux sirènes du marketing et à de pseudo-injonctions sanitaires conduites par des intérêts économiques en avalant trois produits laitiers par jour quand notre physiologie de mammifère devrait logiquement nous permettre de vivre en bonne santé sans lait au delà de nos toutes premières années de vie ? Je refuse ce système fait d’absurde, de cynisme, de cruauté et d’aveuglement et je vous invite, chers lecteurs, à faire de même. Car en l’absence de demande, ce système s’effondrera."

A lire aussi: "je préférerais être une vache à viande qu'une vache à lait" qui résume bien la tristesse de la vie d'une vache laitière, et "les veaux sont nourris au biberon" qui dénonce l'absurdité d'un système qui a créé des aliments d'allaitement pour veaux et génisses tout en poussant les mamans à donner du lait infantile (à base de lait de vache) au lieu d'allaiter leur bébé.

 

- Le site

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A (re)découvrir et partager largement, Lait vache info, un site de L214 qui s'emploie à briser les idées reçues: non le fromage n'est pas végétarien; manger des produits laitiers tue les animaux (les femelles épuisées à force d'être engrossées et traites, les veaux mâles inutiles et tous les animaux qui ne sont pas rentables); il montre les images réelles de l'industrie du lait loin du mensonge publicitaire; et révèle que le lait, c'est finalement plus de souffrance que la viande car "le lait, qui semble être un parfait produit innocent, est pourtant synonyme de souffrance. La vie que l'on impose à ces animaux est pire que la mort qu'on leur donne. Car comme pour nous, mourir tourmente, mais ce qui est effroyable, c'est la douleur qui dure." Les mammites, ou mastites (inflammation et infection de la mammelle) sont extrêmement fréquentes et douloureuses, et voir disparaître son petit est pour la vache un événement si traumatisant qu'elle peut meugler ensuite pendant des jours, voire tout tenter pour le retrouver jusqu'à mourir d'épuisement. Sans parler du bébé brutalement séparé de sa mère alors qu'il a juste besoin de sa présence et de son lait.

Les rubriques "en pratique", "cuisiner sans laitages" et "santé sans lait animal" donnent des pistes afin de se nourrir sans produits animaux. En effet, être végétarien pour les animaux ne suffit pas: "Un végétarien consommant des produits issus du calvaire intensif (panini trois fromages, omelette, yaourt...) peut provoquer plus de souffrance qu'un omnivore limitant sa consommation animale et choisissant bien ses produits (élevage moins intensif  labellisés Bio AB, Rouge ou petite exploitation)".

 

- La lettre

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Rédigée par un père dont le fils est récemment devenu végétalien, cette lettre d'une vache à un enfant a été publiée sur le blog de L214. Une réflexion du point de vue de la vache, qui dit les choses sans détour, éveillant les jeunes consciences. Extrait: 

"Bonjour Mathias,

Je suis Joséphine, j’ai 4 ans et je vis près de Belley, dans les belles montagnes du Bugey. Je suis une vache.

Dimanche 23 juin 2013, Roger m’a « invité » à la marche des éleveurs, à Paris. Roger, c’est l’éleveur  qui m’expl héberge, me nourrit, m’entretient, brave Roger.

Il n’est pas content, Roger. Rends-toi compte, à cause du mauvais temps qui a noyé les pâtures, gâché les foins et entravé les cultures, à cause de la fiscalité qui l’écrase, à cause des stupides règlements de l’Europe, à cause de la mondialisation, à cause du prix des céréales, du prix du carburant, à cause de la grande distribution, à cause, à cause… il est en train de mourir Roger. Il travaille pour des clous Roger ! Alors stop, tous à Paris, a-t-il dit à sa femme Bernadette, tous à la manif ! (...)"

L'idéal serait bien sûr de diffuser un maximum cette lettre auprès des enfants, alors n'hésitez pas à la faire lire à ceux que vous connaissez.

 

- Les livres

la vache a laitLa vache à lait, notre consommation, leur martyre

Michelle Julien. Editions du Cygne, 2011, 221 pages

Un livre consacré au thème de l'exploitation des vaches laitières.

"La Vache à lait se distingue des autres livres sur le même thème en choisissant délibérément de ne pas se focaliser sur des considérations liées à l’intérêt des humains : leur santé, leur revenu, leur environnement. La vache est placée au centre du débat car le lait n’est pas que le simple contenu d’un verre. Derrière la boisson et ses dérivés, communément appelés « produits » laitiers, il y a un animal" (page 13).

Très documenté, l'ouvrage s'ouvre sur une présentation de la principale race laitière et des habitudes et besoins des vaches. L'auteure s'appuie sur de nombreux rapports, et donne la parole à des éleveurs, des vétérinaires, des étudiants en BTS Production animale, des sociologues, des enquêteurs et des chercheurs: plusieurs chapitres sont ainsi constitués d'interviews nous révélant parfois des faits bien cachés au grand public (comme les injections d'hormones, ou les vaches gestantes envoyées à l'abattoir dont les foetus sont jetés à la poubelle). On y trouve aussi des retranscriptions de réactions suscitées par la vue d'une vache, au Musée en herbe, à la Ferme de Paris ou au Salon de l'Agriculture, qui révèlent l'incohérence des propos et du comportement des adultes. Ce livre met aussi à jour l'endoctrinement auquel sont soumis les enfants à grand renfort de mensonges. Des sociologues ayant étudié la séparation théorique de la nourriture et des animaux dans l'enfance dévoilent ainsi comment les stratégies marketing dissuadent les enfants d'établir un lien entre la viande qu'ils mangent et les animaux qu'ils aiment. Ils expliquent que la fameuse expression "produits laitiers" "est un euphémisme et fait partie des processus d'objectivation et d'invisibilation - elle implique que le lait est "produit" grâce à des procédés contrôles par l'homme - comme si les vaches ne pouvaient pas fabriquer du lait sans intervention humaine. L'expression aide donc à faire oublier que le lait est volé aux vaches à travers l'exploitation d'un processus naturel" (page 79).

"Comment en est-on arrivé là? Figure symbolique associée à l'enfance, (...), nombreux sont les enfants qui ont choyé ce paisible ruminant. A l'âge adulte, la figure animale disparaît pour faire place à de toutes autres considérations. "Production", "Consommation", "Profits", "Subventions" (...). Où est passé l'animal? Désanimaliser le débat sur le lait et ses dérivés révèle la déshumanisation et les dérives de notre société" (page 15).

J'ai trouvé particulièrement intéressantes l'analyse des représentations associées aux mots "lait" et "vache" (peau de vache, vache sacrée, vache folle, grosse vache, avachi, etc), celle des emballages des produits laitiers où ne figure étrangement jamais la mention "de vache" (l'animal étant rendu invisible pour le consommateur) et jouant notamment sur l'aspect émotionnel du lait (mère nourricière), et enfin l'analyse des expressions (et de leur évolution) employées par les acteurs de l'industrie laitière qui en disent long sur leurs représentations de l'animal. L'auteure retrace par exemple l'émergence de la fameuse notion de "bien-être animal" qui, associée à celle de "produits animaux", devient forcément suspecte.

Le dernier chapitre est constitué d'"Histoires de vaches" relatées par des éleveurs, où l'on découvre l'intelligence et la sensibilité de ces animaux. Et même l'affection éprouvée par des éleveurs pour une vache précise, certains refusant alors de l'envoyer à l'abattoir comme les autres.

A noter qu'on peut commander ce livre dans la boutique de L214, qui propose un grand choix de livres sur le sujet de la condition animale.

 

 

lait mensongesEt enfin, pour en savoir plus sur les problèmes de santé posés par le lait de vache:

Lait, mensonges et propagande

Par Thierry Souccar, journaliste scientifique. Thierry Souccar Editions, 2007, 224 pages

Cet ouvrage bien documenté commence par donner la mesure de l'industrie laitière (20% du chiffre d'affaire des industries agroalimentaires françaises), avant d'expliquer comment on en est arrivé à cette cette consommation depuis les années 50 où a débuté la propagande pour le lait. Intéressant: l'auteur met à jour les liens existant entre les membres de l'Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments, aujourd'hui Anses) et l'industrie laitière: ainsi en 2005, 20 membres sur 29 avaient des liens de collaboration avec Danone, alors que l'Afssa est à l'origine des recommandations nutritionnelles incitant entre autres les Français à consommer leurs 3 produits laitiers quotidiens.

L'ouvrage montre ensuite, "études à l’appui, que les arguments des industriels et des nutritionnistes pour nous faire consommer plus de laitages sont mensongers": pourquoi le lait de vache favorise l'ostéoporose, le cancer, le diabète de type 1, le cholestérol, tout cela est clairement expliqué ainsi que l'intolérance au lactose. On y apprend aussi que le lait de vache véhicule des quantités des quantités considérables d'hormones, les estrogènes, augmentant le risque de cancer. Ceci est d'autant plus intéressant qu'on entend sans cesse parler des soi-disants phyto-oestrogènes du soja, débat masquant les bien réelles hormones du lait de vache.

Enfin, le livre se termine sur des recommandations de santé: quels sont nos besoins réels en calcium, comment les combler sans lait de vache etc.

A retenir: il est particulièrement inutile et dangereux de donner du lait de vache aux jeunes enfants dans la mesure où il est prouvé que cela favorise entre autres l'apparition du diabète de type 1.

 

Pour finir:

Les adultes et surtout les enfants ont besoin non de lait de vache, mais de calcium. Si vous ne pouvez vous procurer ce dernier livre mais voulez connaître les vrais besoins en calcium, la raison pour laquelle le lait de vache favorise l'ostéoporose et les sources végétales de calcium, notamment pour les enfants, je vous renvoie à mon article sur le calcium, ainsi qu'à celui de Passeport santé intitulé "Toute la vérité sur le calcium".

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Commentaires
G
Il est dommage que les vege partent généralement du postulat que les Hommes mangent pour se nourrir.<br /> <br /> On mange en premier lieu pour se faire plaisir, l’alimentation pour éviter de mourir est limité en règle générale aux prisonniers et habitants des quartiers pauvres (mais pas en France, ça n’existe pas vraiment).<br /> <br /> Comme tout bien produit son équivalent en mal on fait en effet souffrir des animaux, mais pas n’importe lesquels car ils sont en vie uniquement pour cela.<br /> <br /> Un vege ne voit pas le mal qu’il fait, soit, mais rien ne se crée, et le seul moyen d’utiliser moins de ressources sur terre est simple de moins en dépenser, de moins se dépenser, de moins se déplacer.<br /> <br /> Quand on a dépassé la notion de souffrance et que l’on se concentre sur les ressources, on peut prendre conscience que consommer moins et meilleur que consommer mieux.<br /> <br /> <br /> <br /> Bien entendu si on considère ce qu’il y a autour de nous comme important, ce qui n’est pas mon cas, ce qui est important pour moi c’est que les gens se respectent les uns les autres, ce point étant à 1000 lieus d’être possible je ne considérerai pas la souffrance de ce que je mange, et pourtant je ne tue pas les araignées chez moi et n’élimine pas leurs toiles qui sont utiles en vie, les vaches sont tuées car elles sont au contraire utiles mortes.
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O
excellent article, bien fourni et documenté, on ne le redira jamais assez que le lait de vache: c'est pour les veaux ! logique d'ailleurs non?<br /> <br /> merci encore! Ophélie
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D
Merci enfantvege pour l'intérêt que tu as porté à mon blog. Je découvre ainsi maintenant le tien et suis heureuse d'être en contact avec toi. Je n'ai pas encore lu "Vache à lait". Il faut que je le rajoute à ma (longue :-) ) liste ! Je me réjouis que nous soyons de plus en plus à dénoncer ce qui se cache derrière le lait. Continuons. Nous pouvons faire changer les choses.
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Enfant végé
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