Parents vegans et responsabilité
Non, les parents vegans ne portent pas plus de responsabilités que les autres. Je veux dire, ils n’ont pas à se faire davantage de souci que les autres, ou à culpabiliser, ou à être pointés du doigt par la société parce qu’ils auraient choisi une alimentation potentiellement dangereuse pour leur enfant.
Tous les parents ont de devoir de protéger leur enfant et de faire de leur mieux et les parents vegans sont bien souvent ceux qui en font le plus.
Je sais que je ne devrais pas le prendre personnellement mais je n’arrive pas à m’empêcher de m’énerver quand, à la moindre maladie de mon fils de 2 ans, je dois faire face aux raccourcis un peu rapides d’un corps médical pourtant pas foncièrement hostile au véganisme (on est à Berlin). Une légère déshydratation, un rhume, une angine à streptocoques répétée… et le lien est vite fait avec « votre alimentation vegane qui peut (et non pas « doit » comme en France heureusement ;) conduire à des carences chez l’enfant ». Mais où sont-elles, ces carences, et pourquoi a-t-on prescrit à mon fils du fer pendant 3 mois, ce qui m’a paniquée car son alimentation lui apportait déjà presque deux fois la quantité recommandée, alors qu’il n’avait rien, juste par méconnaissance et peut-être même dans l’idée d’anticiper une carence inévitable ? Où sont-elles, ces carences, quand non seulement la croissance harmonieuse mais même la prise de sang révèle un bilan parfait ? Où sont-elles, ces carences, quand on fait attention à la valeur nutritionnelle et à la qualité du moindre aliment qu’on offre à notre enfant ? Juste avant d’entendre ma pédiatre me dire en passant que ces angines fréquentes étaient peut-être dues à un manque de vitamines, je venais d’assister, effarée, au goûter d’un enfant de 3 ans dans la salle d’attente : 2 petits saucissons secs et des bonbons Haribo. Et c’est tous les jours que j’observe, sur les aires de jeux, les paquets de chips comme unique goûter pour la plupart des enfants. « Elle aime tellement ça », me confiait une maman. Et pendant ce temps-là, mon fils finissait son pain bio aux graines de sésame tartiné de purée d’amandes et de courge, ses morceaux de pomme et ses raisins secs bio.
Note: en France, on peut bien sûr remplacer "vegans" par "végétariens"